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L’améthyste

Si l’on n’avait pas découvert, au Brésil, au XIXe siècle, d’immenses gisements de quartz, l’améthyste serait aujourd’hui aussi prisée qu’un rubis birman ou qu’une émeraude de Colombie. Sa magnifique robe violette en fait, néanmoins, l’une des variétés les plus recherchées du groupe des quartz.

Provenant du grec, a (privatif) methysto (ivresse), son patronyme semble la désigner tout naturellement en tant que talisman contre l’ivresse. Plutarque, pour sa part, pensait que sa teinte, proche de celle du vin coupé d’eau, était à la base de son nom. Aujourd’hui encore, certains petits malins conseillent aux jeunes gens de glisser une améthyste sous la langue lorsqu’ils se rendent à une « fête » bien arrosée. La pierre devrait leur éviter l’ivresse et les inconvénients y relatifs comme la « gueule de bois ». Fatalement ! Il est pratiquement impossible de boire sans avaler l’améthyste … c’est donc un sevrage naturel.

La légende la plus célèbre concernant cette variété de quartz nous vient de la mythologie. Dionysos, dieu du vin et de l’extase, abusait souvent du breuvage. Complètement ivre, il s’intéressa d’un peu trop près à la jolie servante Améthys, appartenant à la suite d’Artémis (Diane), la déesse de la chasse.

Alors qu’il tentait de lui prouver son amour, Artémis arriva au secours de la nymphette et la transforma en cristal de roche. Malheureusement, le sort n’était pas réversible ! Dessoûlé, Dionysos, penaud, versa sur la statue de pierre une carafe de vin qui lui donna cette teinte unique.

Largement répandus à la surface du globe, les gisements importants, en quantité et en qualité, se trouvent au Brésil, en Bolivie, en Uruguay, aux Etats-Unis, en Zambie, en Russie, en Inde et la liste n’est pas exhaustive. Violette à pourpre, veloutée, avec un soupçon de rouge dans les plus belles qualités, l’améthyste reste malgré tout une pierre aux prix très raisonnables. En général, les valeurs s’échelonnent de quelques dizaines de centimes ou quelques francs le carat dans les moins belles qualités jusqu’à entre quelques dizaines de francs le carat. Les pierres qui manquent de saturation ou tirant sur le brun ou le gris sont serties dans des bijoux exécutés en série, à de petits prix.

Les quartz se développent souvent en très grands cristaux généralement très « propres », sans inclusions visibles à l’œil nu. La moindre imperfection comme, par exemple, des zonations de couleurs foncées et claires, des inclusions perceptibles sans la loupe, un manque de transparence, une teinte tirant sur le brun ou le gris, fait immédiatement chuter le prix. Toutes les tailles peuvent être réalisées avec de l’améthyste depuis le cabochon jusqu’à des formes facettées extrêmement sophistiquées.

La citrine, jaune-citron à jaune-brun, est une variété de quartz plus rare. Pourtant, lorsqu’une améthyste est chauffée, elle change de couleur et devient jaune-brune. La plupart des citrines sont, actuellement, des améthystes chauffées.

Dans les collections royales, à travers le monde, figurent ne nombreuses améthystes. A petit prix, vous pouvez vous sentir comme une reine en en portant une !

Catherine De Vincenti