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Les meilleurs talents en bijouterie

Les jeunes bijoutiers et bijoutières se sont mesurés lors du Championnat Suisse de Bijouterie. Le 26 mai, la remise des prix dans les catégories Design et Technique, a eu lieu à l’hôtel Schweizerhof de Lucerne.

Cette année, 16 bijoux ont été réalisé dans la catégorie Design et 37 dans la catégorie Technique. L’objectif du concours Design est d’encourager les apprenti-es en dernière année de formation à élaborer un concept et à développer un bijou innovant. Le thème du concours «Tension-une force particulière», porte sur la tension qui déploie sa force maximale juste avant de voler en éclat. Il a été demandé de développer un concept et de réaliser un bijou selon le thème Tension. Un bloc de plexiglas mis à disposition devait être utilisé au moins partiellement lors de la réalisation de la pièce.

Le jury, composé de designers, de chercheurs de tendances et de bijoutiers a décerné le Grand Prix d’une valeur de 4000 francs à Florence Sauteur de l’École technique de la Vallée de Joux. Le Prix du Concept de 2000 francs a été attribué à Tia Moser du CPNE-AA École d’Arts Appliqués à La Chaux-de-Fonds. Anouk Bucher de l’atelier Thoma à Luzern a remporté le Prix du Jury doté de 1000 francs. Deux mentions spéciales ont été attribuées à Zéphir Beuret et Lola Isoni, tous deux du CPNE-AA École d’Arts Appliqués, pour leurs travaux remarquables.

Le Championnat technique s’est déroulé parallèlement au CFP Arts de Genève et à la Schule für Gestaltung de Zurich. Les participant-es ont dû réaliser un bijou en or sur la base d’un dessin technique et dans un temps réparti de 22 heures. Lina Rigonalli de la bijouterie Obsession à Wetzikon est montée sur la plus haute marche du podium. Tim Schulthess des ateliers Herbert Kistler, également à Wetzikon, a décroché la deuxième place et Reina Nakamura de Lohri SA à Zoug est arrivée troisième.

«Cette année, la réalisation de la pièce technique a été extrêmement rapide, une performance qui se doit d’être honorée, même si en contrepartie la qualité en a parfois un peu souffert», explique Dani Gut, responsable du concours technique. «Jusqu’à présent, en moyenne 50 pour cent des participant-es rendaient la pièce terminée dans les 22 heures. Cette année, c’était environ 80 pour cent», dit-il. Les organisateurs se sont particulièrement réjoui qu’une candidate du canton du Tessin participe à nouveau au championnat.

smgold.ch

 

Le Grand Prix

Au premier regard, «Épouse moi!» semble banal dans son apparence mais le jury a découvert la force du bijou de Florence Sauteur «La bague de fiançailles classique est repensée de manière pointue et humoristique. La pièce joue habilement avec sa symbolique et remet en question les rapports de force au sein du couple. Des dynamiques souvent invisibles sont mises en évidence dans l’œuvre – comme une tension subtile mais perceptible entre l’idéal romantique et la réalité. Par cette confrontation le bijou soulève et recentre les questions sur les rôles, les attentes et le contrôle», affirme le jury. Une déclaration aussi forte qu’actuelle a convaincu le jury par sa profondeur conceptuelle, sa parfaite réalisation et l’utilisation pertinente du plexiglas.

Le Prix du Concept

«L‘instant figé de la rupture» de Tia Moser convainc par une application aussi claire que cohérente du thème de la tension. L’œuvre visualise le moment de la déchirure – un excès de tension qui ne pouvait plus être contenu. Cette rupture est figée dans un drame silencieux dans le plexiglas. D’une grande clarté formelle, cette œuvre crée une puissante image du moment émotionnel du lâcher-prise. Le jury a récompensé cette forte affirmation par le Prix du Concept.

Prix du Jury

«Breaking the Mold» d‘Anouk Bucher impressionne par son approche complexe et personnelle du thème de la tension. L’œuvre traite des champs de tension de l’adolescence – une alternance entre affirmation de soi et vulnérabilité, entre résistance et adaptation. Le langage provocateur des formes avec les «épines» perceptibles de l’objet, symbolisent les points de friction entre la défense intérieure et les normes sociales. Simultanément, l’objet devient ludique et presque apaisant lorsqu’on le démonte et remonte. Une pièce très expressive qui a convaincu le jury par sa mise en application et son authenticité.

Daniela Bellandi

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