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Trésors de la mer à GemGenève

«Trésors de la mer, bijoux de l’âme», les perles naturelles, fines ou orientales seront les stars d’une exposition lors de la session d’hiver de GemGenève, du 2 au 5 novembre, à Palexpo. C’est à Ronny Totah, l’un des deux fondateurs du salon, que l’on doit l’idée de cette exposition collaborative qui a pour ambition de révéler la beauté cachée des perles auprès du grand public et des amateurs.

GemGenève a déjà organisé trois expositions très remarquées lors de précédents salons: «Fabulous Carl Fabergé», «Micromosaics through the Ages» et, au mois de mai dernier, «Automates et Musique». Ces événements entendent valoriser le patrimoine joaillier et l’ensemble des métiers et arts s’y référant. Ronny Totah et Thomas Färber, les deux créateurs de GemGenève, sont tous deux connus dans le monde entier pour leur savoir «perlier» et la qualité de leurs collections de perles fines.

 

Stones_Les trésors de la mer à GemGenève_02 La Régente avc dessin Stones_Les trésors de la mer à GemGenève_01 Ronny Totah Stones_Les trésors de la mer à GemGenève_04 Perle fine, Christie's
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La Régente, perle fine dont rien n’explique le nom, pèse 337 grains (84.25 carats). Elle a appartenu à Napoléon 1er, Napoléon III et au Prince Youssoupov, entre autres. Dessin figurant dans le livre de Simone Hatem, « L’empire des perles et des pierres précieuses », Plon, édition de 1956. Photo: Fred Leighton

Perles naturelles, fines ou orientales, une différence?

C’est à Claude, la gemmologue, que nous avons posé la question. «Premièrement, sachez que lorsque l’on parle de «perles» sans rien spécifier de plus, il s’agit toujours de perles fines ou «sauvages» mais nullement de perles de culture», tient-elle à préciser. «Les perles qui sont nées dans une huître sans aucune intervention humaine sont dites «fines» ou «naturelles» et comme elles provenaient du lointain Orient ou de l’Inde, elles sont également devenues «orientales». Néanmoins, ces trois adjectifs sont des synonymes».

La beauté des perles naturelles

Spécialiste et amoureux des perles, Ronny Totah est enthousiasmé par cette exposition. «La perfection des perles naturelles», déclare-t-il,  «réside dans leur imperfection. Chaque perle est unique, avec sa propre taille, forme, couleur et lustre. Elles peuvent être rondes, ovales, baroques ou même en forme de larme». Depuis plus de quarante ans, les perles lui procurent toujours les mêmes frissons. A ce propos, Ronny, y a-t-il une perle ou un bijou avec perles qui vous ait particulièrement marqué?

Le cheminement d’une perle historique

Bonheur et honte se sont mêlés lorsque Ronny Totah nous a conté la belle histoire d’une perle historique. « La perle qui m’a procuré le plus d’émotions est, sans aucun doute La Régente. (…) Pour la Grande Histoire, en 1811, une perle de la taille d’un œuf de pigeon, surnommée La Régente, fut acquise par Napoléon 1er et montée, comme pièce principale sur un diadème de perles offert par l’empereur à son épouse Marie-Louise. En 1853, elle fut montée en broche à la demande de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. Mise à l’abri lors de l’invasion prussienne, la perle de Napoléon réapparaît en 1887 lors d’une vente aux enchères. Elle est acquise par le célèbre Carl Fabergé et vendue au prince Nicolas Borissovitch Youssoupov, sous forme de pendentif».

Pour la «petite histoire»

«En 1987, la maison Th. Horovitz et Cie, dont je faisais partie, a fait l’acquisition à New-York d’un pendentif d’origine russe, orné d’une grande perle. A ce moment, la provenance de la perle était ignorée (…). Après des recherches approfondies ainsi qu’une documentation soigneusement réalisée, nous avons pu conclure qu’il s’agissait de La Régente. Peu de temps après, nous revendîmes la perle aux enchères, à Genève, sous ce même nom. Au même moment, le célèbre auteur Bernard Morel réalisait son nouvel ouvrage sur Les Joyaux de la Couronne de France. Après s’être rendu sur place à Genève, il déclara catégoriquement dans son livre qu’il ne pouvait en aucun cas s’agir de la perle de Napoléon».

Stupeur et honte!

«Cette déclaration fut pour moi un véritable choc. J’avais l’impression que l’on voyait désormais en moi un individu qui avait essayé de tromper le monde. Je vivais avec le sentiment d’avoir injustement attribué un nom à une perle. Cette honte atteignit son paroxysme lorsque la perle fut remise en vente, toujours sous le nom de La Régente, quelques années plus tard, à nouveau à Genève. Hanté par cette perle, je m’interdisais même de vouloir la regarder. Je vous laisse imaginer ma surprise lorsque je découvris que celle-ci était authentifiée par Bernard Morel lui-même lors de cette vente. Il avait, en effet, déclaré avoir de nouvelles informations qui attestaient désormais qu’il s’agissait bien de La Régente. J’étais enfin libéré d’un grand poids et soulagé!».

Venez découvrir d’autres informations à suspens à GemGenève …

Catherine De Vincenti

Photo: Un collier de trois rangs de perles naturelles, en chute, provenant du Golfe persique. Elles montrent une teinte crème soutenu qui convient bien à la carnation mate des femmes orientales. Il faut des années pour réunir les perles d’un tel collier, assorties en forme, diamètres, surface, lustre, couleur et ton. Photo: Katerina Perez

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