Le premier salon GemGenève vient de fermer ses portes sur l’esplanade de Palexpo. Les plus sceptiques doivent reconnaître que le pari un peu fou et audacieux de Thomas Färber et Ronny Totah a fonctionné au-delà de leurs espérances. Près de cent cinquante exposants, du public dans les allées, de bonnes affaires réalisées. Un succès! A star is born!
Halle agréablement feutrée, des stands élégants et uniformes aux finitions impeccables, une moquette raffinée aux deux tons de gris, un éclairage sans bavure, de la lumière du jour pour apercevoir le soleil sur l’aéroport de Cointrin. A l’entrée, une sécurité sérieuse et néanmoins prévenante, des caméras discrètes, un grand coffre-fort dans chaque stand, des agents invisibles. Les exposants se sont sentis en confiance et le public déambulait avec plaisir suivant un parcours en quinconce bien étudié afin que chaque stand soit visité.
Un nouveau salon contemporain et inédit
A GemGenève, les exposants sont arrivés et se sont installés sans stress. Il ne leur manquait rien … à leur grand étonnement. C’était ce à quoi tendaient les organisateurs qui, après des dizaines d’années de salons à travers le monde, savaient exactement ce qu’il fallait apporter à leurs hôtes. Ils les ont accueillis avec des chocolats et des truffes, les ont conviés gratuitement à prendre le petit déjeuner tous les matins et renouvelaient tous les jours l’eau minérale sur les stands. Ce sont de petites attentions qui touchent les plus insensibles! La qualité des signatures présentes était plus que prestigieuse. Résultat: une exposition à taille humaine dans laquelle il a fait bon vagabonder et découvrir des enseignes parfois inconnues et de «jeunes pousses» talentueuses.
Du «beau linge»
Sur les quelques mètres carrés dévolus à la HEAD (Haute Ecole de Design de Genève), M. Michael Hakimian, CEO de Yoko, la fameuse marque de perles londonienne, faisait la promotion de la très jeune Camille Combremont, étudiante de 2e année en Design bijoux. Elle venait de remporter le «Workshop Young Pearls» grâce à un très astucieux montage de maillons cambrés terminés par des perles, permettant de concevoir une collection qui revisite le classique dans une nouvelle perspective. Il était heureux comme un gamin en montrant l’ingénieux système à M. Alex Popov, président de la Bourse du diamant de Moscou. Enchanté, il a décidé de reconduire ce concours l’an prochain!
Les vitrines des maisons de bijoux anciens
De nombreux visiteurs avaient les yeux écarquillés devant les devantures de célèbres marchands de bijoux anciens. Chez Färber Collection, plusieurs vitrines recueillaient, entre autres, une splendide collection de bijoux Lalique. Ces pièces figurent pour la plupart dans les plus beaux livres sur la joaillerie ancienne, les voir «pour de vrai» et pouvoir pratiquement les toucher a produit une belle émotion à plus d’un visiteur. Symbolic & Chase de Londres présentait de nombreuses pièces exceptionnelles de Boivin et des étuis à cigarettes d’un graphisme époustouflant, signés Sandoz. Horovitz & Totah ou Véronique Bamps de Monaco ainsi que quelques autres ont fait rêver ceux qui sont attachés à la belle ouvrage des siècles précédents.
Mettez de la couleur dans votre vie!
Des pierres de couleur se sont épandues telles de beaux bonbons … sur bien des étalages. Les ukrainiens de Nomad’s nous ont stupéfiés avec des pierres aux tons mirifiques souvent pour des prix qui l’étaient tout autant. Le suisse Aline GmbH, pour des tarifs plus raisonnables, mettait en valeur de ravissants spinelles, des tourmalines et bien d’autres pierres qui faisaient envie. La zurichoise Doris Hangartner avait mélangé dans ses vitrines des petits tableaux colorés avec des pierres extraordinaires en teintes et en volumes. Mai est le mois du plus beau des béryls, l’émeraude. Chez Emco, Glad, Abouchar et quelques autres, la Colombie était à vos pieds avec de vastes assortiments de pierres de très belles qualités. Les perles fines se trouvaient à l’honneur chez plusieurs exposants mais Shangaï Pearls Genève a ébloui avec quelques colliers ébouriffants.
«Jeunes pousses» et designers
Avec l’aide de l’historienne du bijou Vivien Becker, est né au cœur de GemGenève, une réunion de dix jeunes designers internationaux très prometteurs, dont le russe Tenzo et le «beau gosse» du salon, Emmanuel Tarpin, qui a fait sensation avec de sublimes bijoux volumineux, mais si légers, car créés en or et aluminium. Emmanuel Tarpin n’a que 25 ans mais sa marque a déjà deux ans. Il s’est formé au design et à la gemmologie à la HEAD puis dans les ateliers de Van Cleef & Arpels. Soutenu moralement par JAR, il s’est lancé et il y avait la queue pour essayer ses bijoux agrémentés de très belles pierres. En voilà un dont on entendra parler! Quatre jeunes talents dont la genevoise Caspita ou Grégoire Maret de Pierre d’Alexis ont beaucoup attiré l’attention. «Nous voudrions que GemGenève devienne non seulement un lieu d’échange vivant, mais aussi une expérience éducative, un endroit où, chaque année, les gens viennent pour découvrir de nouveaux talents, de nouvelles histoires et des trésors encore inconnus», explique avec un sourire heureux Ida Färber, la fille de Thomas.
A l’année prochaine!
Dimanche soir 13 mars, Thomas Färber et Ronny Totah avaient gagné leur défi. Aucun regret d’avoir quitté Baselworld en entraînant quelques amis et connaissances. La liste d’attente pour la deuxième édition existe déjà mais les deux compères et leurs filles, qui sont pour beaucoup dans ce retentissant succès, ne veulent pas trop agrandir GemGenève. Ils tiennent à la qualité de leurs exposants et à la taille très agréable du salon. L’an prochain, on re-mélange toutes les enseignes et les deux amis pourront, à nouveau, étudier avec délice le plan de table … heu … du salon! Rendez-vous du 9 au 12 mai 2019, durant les viewings des grandes ventes aux enchères genevoises, avec à nouveau des conférences, le libraire Bernard Letu, les principaux laboratoires de gemmologie et quelques exposants de plus.
Catherine DeVincenti
Info
www.gemgeneve.com
