Temps de lecture

2m 59s

Share

Quo vadis, Baselworld ?

En novembre, Baselworld a fait part d’un nombre total de 650 exposants pour l’édition 2018, en recul de 50 pour cent. Espérons que le creux de la vague soit désormais atteint, car personne ne souhaite réellement une nouvelle réduction. A cet effet, le salon bâlois doit annoncer la couleur dès maintenant et déclarer quelles sont ses intentions pour éviter de se transformer en second SIHH.  

Non moins de 650 exposants ont tourné le dos à Baselworld depuis l’an dernier, ce n’est pas rien. La direction de la foire a laissé entendre que cette réduction était voulue. Néanmoins, personne n’a véritablement cru à cette version, même si quelques grandes marques se sont apparemment félicitées de cette diminution. Du point de vue de nombreux anciens exposants, la responsabilité de cet exode est imputable à un mélange d’impuissance et d’arrogance ainsi qu’à une absence de stratégie. Actuellement, nul ne parvient à déceler quelles sont les véritables intentions  de Baselworld. A l’extérieur, l’impression prévaut que la direction du salon vogue sans suivre de cap défini et tente de présenter cet amenuisement sous un aspect flatteur avec le concept de « reduced to the max ». Cependant, la manifestation n’a pas échappé à l’obligation de faire état d’une perte de 110 millions de francs, car la valeur des nouvelles halles a été abaissée en raison de leur sous-utilisation. Dès lors, une question s’impose : pour qui a-t-on édifié ce temple en 2013 ? Pour ceux qui ne viennent plus aujourd’hui ? Une stratégie solide à long terme apparaît sous un jour différent.

Le reflet du marché ? 

La direction de Baselworld affirme également que la baisse du nombre des exposants reflète l’évolution du marché et incarne un processus presque naturel. Divers arguments contredisent cette assertion car d’autres foires, à l’exemple d’Inhorgenta Munich, ont enregistré une progression en 2018. En outre, le motif fondamental qui dissuade de nombreux opérateurs de se rendre à Bâle réside dans l’incapacité de la foire à prendre leurs besoins en considération. Lorsque les exposants doivent payer la moindre prise électrique deux ou trois fois son prix, il n’est guère étonnant qu’ils se révoltent un jour ou l’autre. Ce n’est un secret pour personne que les arbres ne s’élèvent pas jusqu’au ciel. Dans cette optique, Bâle proposerait un meilleur reflet de la réalité si elle adaptait enfin ses prix au marché plutôt que l’inverse.

Les petites entreprises ont besoin du marché et inversement 

Le secteur de l’horlogerie et de la bijouterie est souvent décrit comme un bassin aux requins. Il ne fait cependant aucun doute que les petits, plus flexibles, sont aussi nécessaires. A l’évidence, les poissons qui demeurent ne se plaindront pas de disposer d’un plus vaste espace. Cependant, un salon qui accueille également les marques indépendantes est presque une question de survie pour nombre d’entre elles. Une foire à large échelle, qui bénéficierait de l’appui des opérateurs de toutes les dimensions représente une condition fondamentale pour assurer la diversité et la vitalité de la branche et de l’artisanat de l’horlogerie et de la bijouterie dans notre pays. Si le salon de Bâle n’entend pas se transformer en une manifestation élitiste au cours des prochaines années, il doit donner des signes clairs – d’une manière ouverte, honnête et transparente.

Thèmes similaires

Messen

Le retour de Baselworld

«Baselworld» – l’ancien nom du salon bâlois est de retour.

plus
News

Corum quitte Baselworld

La marque horlogère Corum a officiellement annoncé qu’elle ne participera pas à l’édition 2019 de Baselworld.

plus
News

Swatch Group quitte Baselworld

Le salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie perd son plus grand exposant.

plus